Brian May se confie sur Freddie Mercury : "Il avait un côté très timide en privé"
4 Oscars, des récompenses à la pelle, plus de 800 millions de dollars de recettes au box-office mondial, 4 millions de spectateurs en France... Le succès inouï du film Bohemian Rhapsody a dépassé toutes les espérances les plus folles. Mais s'il y a bien une personne qui n'a jamais douté d'un tel triomphe, c'est Brian May, le guitariste de Queen : « J'avais compris que "Bohemian Rhapsody" allait être un phénomène. Il décrit les rêves, la passion, la force d'u homme mais aussi ses vulnérabilités de manière très honnête, d'une façon qui permet au public de se retrouver dans certaines scènes ». Durant un long entretien, l'auteur de "We Will Rock You" balaie d'un revers de la main les attaques formulées contre Bohemian Rhapsody accusé ne pas avoir respecté la véritable chronologie des événements. Par exemple, Freddie Mercury n'a découvert sa séropositivité qu'en 1987, soit deux ans après le fameux concert du Live Aid... « Que les critiques fassent donc un meilleur film ! Vraiment, c'est un portrait honnête de notre histoire. Ce n'est pas un documentaire mais un biopic, et c'est devenu le plus grand biopic de tous les temps » se défend-il.
Comme de nombreux spectateurs, Brian May a été stupéfait par la performance de Rami Malek, « C'est une prouesse. Il n'a pas eu la chance de rencontrer Freddie, mais il est tout simplement devenu Freddie ! ». Le guitariste, qui fut l'un des témoins privilégiés du talent du rockeur, décrit un homme très différent dans la sphère privée de l'entertainer de génie que tout le monde connaît. « Il était un incroyable collectionneur de timbres durant sa jeunesse ! (Rires) C'est quelqu'un que j'ai tellement aimé... C'est un type bien. Il avait un côté très timide en privé. Je crois que les gens pensaient que Freddie était ce géant, sûr de lui, qu'il montrait sur scène. En réalité, il était un petit homme hésitant à bien des égards » se souvient-t-il, saisi par l'émotion. L'artiste a été particulièrement marqué le courage dont il a fait preuve face à la maladie : « Pas une seule fois, nous ne l'avons entendu se plaindre alors qu'il savait qu'il allait mourir (...) Durant cette période, il n'a cessé de se battre physiquement. Il était capital pour lui que nous continuions à travailler et à composer des chansons ».
Perfectionniste à l'extrême, Freddie Mercury possédait néanmoins un tempérament de feu et une vision très précise de son art. Les tensions n'étaient pas rares au sein de Queen, dont le parcours fut loin d'être un long fleuve tranquille. « Il y a énormément d'ego dans chaque groupe de rock. Cela fait partie des éléments qui rendent un groupe puissant. C'est comme l'essence d'une voiture. Si l'ego s'enflamme, tout explose ! Mais nous n'étions pas jaloux de l'incroyable popularité de Freddie. Nous avions compris dès le départ qu'il était notre leader. C'est pourquoi, la plupart du temps, il a dû gérer à lui la pression médiatique. Il était une cible en permanence. Les médias cherchaient à prouver qu'il était gay. Il a reçu beaucoup d'éloges mais à cause de notre succès, il était devenu très vulnérable » confie le musicien de légende.
« Profondément touché » par l'accueil réservé au biopic, Brian May analyse l'incroyable popularité dont jouit encore Queen 49 ans après sa création : « Notre musique parvient à toucher toutes les générations. Queen ne mourra jamais ! Les mélodies, les messages resteront (...) Notre philosophie a toujours été que le public était un membre du groupe ». Les chiffres ne sauraient lui donner tort : le cultissime Bohemian Rhapsody est récemment devenu la chanson XXI siècle la plus streamée de tous les temps !