Trente ans après la mort de Freddie Mercury, pourquoi Queen continue de fasciner
L’extravagant chanteur de Queen est décédé, le 24 novembre 1991, du sida. Du glam jusqu’au rock de stade, le parcours du groupe, parsemé de tubes éternels, reste hors du commun. Aujourd’hui encore, son aura demeure intacte.
Avec Queen, difficile de ne pas user de superlatifs. Le groupe mené par Freddie Mercurycontinue, trente ans après la disparition tragique de son chanteur, d’accumuler les records. Et le mythe Mercury, relancé par l’hagiographique Bohemian Rhapsody , continue de fasciner.
Des tubes hors norme
Cette fascination, c’est d’abord l’affaire de chansons qui ne ressemblent à aucune autre. À commencer par le fameux Bohemian Rhapsody, mélange sur près de six minutes de Beatles, d’opéra et de hard-rock. La maison de disque ne voulait pas en entendre parler, le titre fera changer Queen de dimension.
Entrée dans la culture populaire (la scène mythique dans Wayne’s World, les innombrables clins d’œil au clip), la chanson est devenue, en 2019, la plus vieille à dépasser le milliard de vues sur YouTube. A Night at the Opera, l’album dont il est tiré, reste la plus grosse vente de l’histoire du groupe.
Queen, c’est aussi le funky Another One Bites The Dust, son single le plus vendu, ou encore Under Pressure, son duo avec Bowie, samplé ensuite par Vanilla Ice.
Des titres que l’on retrouve sur les deux Greatest Hits qui continuent de se vendre sans discontinuer depuis des décennies, notamment au Royaume-Uni. Le premier, plus glam et hard rock, le deuxième empli de tubes FM taillés pour les stades.
Les rois du rock de stade
Si Queen n’est pas le premier groupe à avoir évolué dans les stades, le groupe a transformé sa musique pour se mettre au diapason des marées humaines qui déferlaient à ses concerts.
Un phénomène qui débute dès 1976 avec un concert réunissant 150 000 personnes à Hyde Park, à Londres et qui durera jusqu’en 1986 et un concert devant 120 000 fans à Knebworth en passant par deux dates à Rock in Rio qui attireront à chaque fois 150 000 spectateurs.
Le guitariste Brian May a imaginé Will Rock You avant tout pour interagir avec le public avec un morceau percussif, à reprendre en tapant dans les mains. Encore plus impressionnant, Freddie Mercury est parvenu plus d’une fois à faire faire des vocalises à des foules gigantesques.
Et puis, avec We Are The Champions, un incontournable des finales sportives, la musique de Queen n’est pas près de déserter les stades dans le monde entier.
Freddie Mercury, martyre du sida
Mort le 25 novembre 1991, à 45 ans, Freddie Mercury n’aura révélé sa maladie que la veille de sa mort. Il avait pourtant appris qu’il était séropositif en 1987. Mais, à l’époque, les malades du sida sont encore vus comme des pestiférés, certains pays, notamment les États-Unis, leur refusant toute entrée sur leur territoire.
En révélant sa séropositivité, même tardivement, Freddie Mercury, icône gay, aura grandement contribué à faire évoluer les mentalités autour du sida. Il est devenu depuis une des figures de la lutte contre le VIH.
Les concerts qui se dérouleront quelques mois après sa mort, avec toute la crème du rock mondial réunie à Wembley, permettront de recueillir des millions pour faire avancer la recherche. La Mercury Phœnix Trust, fondé par les membres de Queen après ces concerts, poursuit depuis cette œuvre.
Une rock star hors du commun
Même mort, Freddie Mercury a continué de sortir des disques. Il possède même sa propre statue, érigée en 1996 à Montreux, en Suisse. Et deux membres de Queen, le guitariste Brian May et le batteur Roger Taylor, poursuivent l’aventure avec d’autres chanteurs.
Mais, sans déprécier le talent des autres membres du groupe, qui ont composé plusieurs classiques de Queen, c’est leur leader qui leur a permis d’entrer au panthéon.
Flamboyant, charismatique, Freddie Mercury est une rock star comme il n’y en a pas eu depuis. Avec une voix hors du commun. Un baryton chantant comme un ténor au timbre tout simplement inimitable, selon une étude menée en 2016 par des chercheurs autrichiens, tchèques et suédois.
Queen n’en finit pas de fasciner les scientifiques. Il y a six ans, Jacob Jolij, chercheur en neurosciences aux Pays-Bas, a établi une formule évaluant la capacité d’une musique à mettre de bonne humeur. Et qui arrive en premier selon cet algorithme ? Queen avec Don’t Stop Me Now ! Pas étonnant qu’elle ait dépassé, en début d’année, le milliard d’écoutes sur Spotify. Encore un record qui alimente la fascination pour Queen.
À lire, Freddie Mercury, une voix de légende, de Ernesto Assante. Hors Collections. 208 pages, 29,95 €.
M6 consacre une soirée complète à Queen et Freddie Mercury, le mercredi 1er décembre, à partir de 21 h 05, avec la diffusion, pour la première fois, en clair du film Bohemian Rhapsody, suivie du documentaire Freddie Mercury, The Great Pretender et du concert à Wembley de 1986.