ALBUM DE LA SEMAINE - A KIND OF MAGIC (1986)
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A Kind of Magic est le 13ème album du groupe Queen, sorti en juin 1986. Il comporte un certain nombre de titres que l’on peut entendre dans le film Highlander de Russell Mulcahy (deux tiers de l’album en fait). Principalement , l’album se partage entre morceaux pop véritablement peu agressifs, nappés pour beaucoup d’une bonne couche de synthé, et de morceaux déployant une puissance électrique indéniable, qui s’inscrivent en lettres de flammes dans le marbre massif du hard-rock. D’ailleurs, même si on entre dans l’album sur l’électrique One Vision, qui sert de générique au film Iron Eagle, les morceaux les plus calmes se situent au début. Le titre A Kind of Magic, deuxième grand tube signé Taylor, présente encore un développement à la guitare qui le fait osciller entre la pop, pour les effets électro et le groove de la rythmique, et le rock, pour les solos et la prestation de Freddie. Mais on enchaîne ensuite avec le sympathique slow One Year of Love où la guitare laisse totalement sa place à une nimbe de claviers et à un saxophone mélancolique. Pain Is so Close to Pleasure, que je considère comme le morceau le plus sous-éstimer, car détonant un peu avec le reste, évolue dans une veine « pop-dance » assez légère, où Freddie officie en voix de tête (à noter quand même un bon solo de guitare pour conclure le titre). Un titre qui fera un malheur pour vos soirées S-M. Le niveau remontera ensuite avec la ballade chaleureuse Friends Will Be Friends puis la magnifique complainte contemplative Who Wants to Live Forever, chantée en duo par Freddie Mercury et Brian May. Ce dernier titre, qui se trouve à la césure du film de Mulcahy, présente d’ailleurs quelques arrangements symphoniques réalisés par Michael Kamen (remarqué pour son travail avec Pink Floyd et plus récemment Metallica, sans compter ses B.O. de films), qui s’est occupé des passages orchestraux de Highlander. A ce moment de l’album, on peut se dire que a Kind of Magic est bien joli certes, mais que l’on peut déplorer qu’il ait le ventre un peu mou. C’est dans ce climat de contestation ambiante qu’arrive le monstrueux Gimme the Prize, thème du Kurgan (le méchant d’Highlander), qui intègre d’ailleurs quelques samples du film, et qui remet les pendules à l’heure. La batterie se fait pesante, la guitare abrasive se déchaîne (cf. l’introduction ou le passage où elle imite une armée de cornemuses écossaises) et Freddie Mercury absolument impérial, nous sort de son coffre un trésor de puissance vocale (il s’agit peut-être de sa prestation la plus puissante de toute la discographie d’ailleurs…). Don’t Lose Your Head ensuite présente des atours un peu plus synthétiques qui pourraient le rapprocher de Pain Is so Close to Pleasure, mais l’ambiance y est beaucoup plus sombre. Il sert de transition à Princes of the Universe, petit bijou hard-rock qui s’articule en plusieurs passages assez différents : premier mouvement pesant et électrique, accélération sur le refrain, break rigoureux et retour de la rythmique lourde, puis solo de guitare frénétique, avant la conclusion avec le refrain. Du bien bel ouvrage. On notera la présence de trois bonus tracks peu utiles qui servent surtout à augmenter la durée du disque, un remix de A Kind of Magic et de Friends Will Be Friends, ainsi qu’une version instrumentale au piano de Who Wants to Live Forever (le seul titre des trois qui soit vraiment indispensable). Ainsi donc, a Kind of Magic est l’un des albums du haut du panier de la discographie queenienne, même si comme pour son prédécesseur, je trouve qu’il est un peu trop court (et les bonus ne trompent personne). Freddie Mercury n’a jamais été aussi puissant vocalement, la guitare de Brian May sait encore tisser de bien belles mélodies, et les fans du hard-rock de la première heure peuvent apprécier le ton qui se durcit sur quelques morceaux. Pour autant, Queen continue de rester accessible au plus grand nombre avec ses tubes pop inévitables et accrocheurs, A Kind of Magic, Friends Will Be Friends et Who Wants to Live Forever. En d’autres termes, a Kind of Magic est un album hautement recommandable. S’il ne pouvait en rester qu’un, ce ne serait peut-être pas lui, mais il aurait sans doute une place d’honneur dans la galerie des têtes décapitées de la dynastie. |