ALBUM DE LA SEMAINE - QUEEN (1973).
Des influences diverses traversent ce premier album sorti en 1973. Le rock'n'roll, de façon générale et bien sûr avec "Modern Times Rock'n'roll", première composition de Roger Taylor, qui sera toujours le rocker du groupe, aux chansons simples, efficaces et à la voix éraillée mais touchante. "Keep Yourself Alive", "Son and Daughter" et "Liar", transpercés de riffs de Brian May annoncent le SON Queen tendance hard que l'on retrouvera régulièrement d'album en album. On a longtemps comparé Queen àLed Zeppelin, sans que cette comparaison semble toujours justifiée (meme si j'ai une très grande estime pour Robert Plant et Jimmy Page). Il s'agit, à mon avis, simplement d'un raccourci journalistique. L'influence existe, sans aucun doute, mais mêlée à beaucoup d'autres.Les Beatles, bien sûr, pour les mélodies, le jeu de piano de Freddie, et évidemment les harmonies vocales à trois voix (Freddie, Brian et Roger) qui seront, là aussi, une des composantes distinctives du "SON Queen". "My Fairy King" était la première de ces chansons héroïques avec beaucoup d'harmonies vocales et d'overdubs. Ca a donné ensuite "The March of the Black Queen", sur le second album, puis plus tard, "Bohemian Rhapsody". Mais ceci est une autre histoire...
LesWho sont aussi une influence évidente sur cet album, comme sur "The Nignt Comes Down" de Brian, avec des accords de guitare sèche réminescents du jeu de Pete Townshend. Le jeu de batterie deRoger, fait de roulements de toms et de cymbales frappées, peut également évoquer les Who, par sa lourdeur contrôlée et nuancée. Plusieurs chansons de cet album, très mélodiques, tirent le groupe du coté "pop", ainsi, "Jesus" ou "Doin' Allright", curiosité aux accents cools quasi-californiens, genre qui disparaîtra par la suite du répertoire de Queen.
Il faut noter que cette chanson fut co-composée par Brian et Tim Staffell à l'époque de Smile. "Great King Rat" est une sorte de mini-fresque baroque, genre assez en vogue à l'époque d'un rock qu'on appelait alors "progressif", dont les héros se nommentGenesis ouYes (pour les plus anciens), et dont on retrouvera les séquelles sur l'album suivant (à suivre...).
Le disque se termine par un instrumental court, "Seven Seas Of Rhye", qui n'est que l'ébauche d'un morceau qui fera bientôt parler de lui. Enfin, la pochette porte la mention qui ornera tous les albums jusqu'à la fin des années 70 : "No Synthetizers" (sur cet album : "Personne n'a joué de synthétiseur"). En conclusion, cet album est d'une très grande qualité, assez puissant, et reste aujourd'hui d'une écoute très agréable. Et pour tous ce que Queen attire et qui n'ont jamais eu l'occasion d'écouter cet album, je leur conseille vivement... il est très important dans la vie future de ce groupe de légende !