BRIAN MAY - ANOTHER WORLD (1998)
Le disque qui nous est servi fait preuve d’une grande homogénéité, proprement produit, et témoigne d’un travail consciencieux de composition (avec en supplément quelques reprises). De fait, il n’y a quasiment pas de titres vraiment faibles. Sans grande surprise, le tout est axé sur les guitares, très solides, et c’est une bonne chose. Pour l’occasion, on retrouve Cozy Powell derrière les fûts sur la majeure partie des morceaux (notons que le fameux batteur mourra dans un accident de voiture peu de temps avant la sortie de l'album, qui est de fait dédié à sa mémoire). Autre point notable, Brian May a gagné en aplomb au niveau du chant et cela est particulièrement appréciable sur les titres les plus musclés.
Au menu, passée une courte intro atmosphérique intitulée « Space », on aura le droit à de très bonnes tranches de rock vigoureux, comme « Business » qui alterne entre l’orage de riffs et sa rythmique pesante et accalmies lyriques, le déjanté « China Belle » avec sa guitare tournoyante, épicée de quelques touches orientales, ou bien encore « Cyborg », seul titre sans conteste hard-rock, où la trame sonore tissée par la/les guitare(s) paraît en ébullition, soutenue par la batterie énergique de Taylor Hawkins (Foo Fighters), petite leçon de genre.
Dans une perspective plus pondérée, on trouve des morceaux qui lorgnent du côté du rock à l’ancienne, comme en témoigne le rock’n’roll accrocheur de « On my Way Up », le rockabilly décomplexé, rehaussé d’une impulsion électrique de « Slow Down » (reprise de Larry Williams) et de « All the Way From Memphis » (reprise de Ian Hunter), le bluesy et humoristique « The Guv’nor » qui voit l’intervention guitaristique de Jeff Beck et un petit clin d'oeil à l'album A Kind of Magic de Queen (« don't lose your head »...) ou bien le psychédélique « One Rainy Wish » (repris de Jimi Hendrix), qui louvoie entre ballade sereine et déferlante électrique. A cet endroit, le résultat est mitigé : les deux derniers cités, « The Guv’nor », « One Rainy Wish », sont les titres, à mon sens, les moins intéressants de l’album, alors que les trois autres varient entre le sympa, « On my Way Up », et le stimulant, l’enthousiasmant, « Slow Down », « All the Way From Memphis » (à défaut d’être original).
Enfin, Brian May nous sert trois ballades, dopées à la mélancolie et nanties de jolis arrangements de guitare subtile, de piano et de synthé, qui lui permettent d’exploiter sans trop de risque la corde sensible de sa voix : « Why Don’t We Try Again », l’ambitieux et crépusculaire « Wilderness » et le morceau titre, l’intimiste « Another World », doté d’un joli passage à la guitare flamenco et de paroles tristounettes. Si l’on n’est pas a priori allergique à ce genre d’exercices, les trois morceaux sont franchement agréables et s’insèrent parfaitement entre les morceaux plus musclés de l’album.
Ainsi, nous sommes loin d’une révolution musicale, mais ce n’est franchement pas l’intérêt d’un tel disque. On a à faire à du rock, bien agencé, qui va puiser dans le passé diverses influences pour varier sa recette. On balaie le large spectre des émotions, entre humour, optimisme et mélancolie. C’est propre, énergique, mélodique. Bref, il n’y a vraiment pas de quoi bouder son plaisir. Comparé à Back to the Light, Another World est nettement au dessus, homogène en terme de qualité, même si il manque peut-être un ou deux tubes pour en faire un album indispensable. Mais l’on retrouve sans conteste le talent d’une des têtes pensantes de Queen. Il est d’ailleurs dommage que Brian May n’ait pas sorti de nouveau matériel depuis (hormis pour une B.O. de film, Furia). Rendez-vous au prochain album ?
Au menu, passée une courte intro atmosphérique intitulée « Space », on aura le droit à de très bonnes tranches de rock vigoureux, comme « Business » qui alterne entre l’orage de riffs et sa rythmique pesante et accalmies lyriques, le déjanté « China Belle » avec sa guitare tournoyante, épicée de quelques touches orientales, ou bien encore « Cyborg », seul titre sans conteste hard-rock, où la trame sonore tissée par la/les guitare(s) paraît en ébullition, soutenue par la batterie énergique de Taylor Hawkins (Foo Fighters), petite leçon de genre.
Dans une perspective plus pondérée, on trouve des morceaux qui lorgnent du côté du rock à l’ancienne, comme en témoigne le rock’n’roll accrocheur de « On my Way Up », le rockabilly décomplexé, rehaussé d’une impulsion électrique de « Slow Down » (reprise de Larry Williams) et de « All the Way From Memphis » (reprise de Ian Hunter), le bluesy et humoristique « The Guv’nor » qui voit l’intervention guitaristique de Jeff Beck et un petit clin d'oeil à l'album A Kind of Magic de Queen (« don't lose your head »...) ou bien le psychédélique « One Rainy Wish » (repris de Jimi Hendrix), qui louvoie entre ballade sereine et déferlante électrique. A cet endroit, le résultat est mitigé : les deux derniers cités, « The Guv’nor », « One Rainy Wish », sont les titres, à mon sens, les moins intéressants de l’album, alors que les trois autres varient entre le sympa, « On my Way Up », et le stimulant, l’enthousiasmant, « Slow Down », « All the Way From Memphis » (à défaut d’être original).
Enfin, Brian May nous sert trois ballades, dopées à la mélancolie et nanties de jolis arrangements de guitare subtile, de piano et de synthé, qui lui permettent d’exploiter sans trop de risque la corde sensible de sa voix : « Why Don’t We Try Again », l’ambitieux et crépusculaire « Wilderness » et le morceau titre, l’intimiste « Another World », doté d’un joli passage à la guitare flamenco et de paroles tristounettes. Si l’on n’est pas a priori allergique à ce genre d’exercices, les trois morceaux sont franchement agréables et s’insèrent parfaitement entre les morceaux plus musclés de l’album.
Ainsi, nous sommes loin d’une révolution musicale, mais ce n’est franchement pas l’intérêt d’un tel disque. On a à faire à du rock, bien agencé, qui va puiser dans le passé diverses influences pour varier sa recette. On balaie le large spectre des émotions, entre humour, optimisme et mélancolie. C’est propre, énergique, mélodique. Bref, il n’y a vraiment pas de quoi bouder son plaisir. Comparé à Back to the Light, Another World est nettement au dessus, homogène en terme de qualité, même si il manque peut-être un ou deux tubes pour en faire un album indispensable. Mais l’on retrouve sans conteste le talent d’une des têtes pensantes de Queen. Il est d’ailleurs dommage que Brian May n’ait pas sorti de nouveau matériel depuis (hormis pour une B.O. de film, Furia). Rendez-vous au prochain album ?
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