FREDDIE MERCURY - GARDEN LODGE
C'est au coeur du sud de Kensington que Freddie Mercury a décidé d'édifier ce qui allait devenir une sorte de mausolée. La résidence de Garden Lodge, au n°1 de Logan Place, est à l'image de sa personne et de ce à quoi il aspire. Cette maison, acquise à la fin des années soixante-dix, devient l'un de ses plus importants objets de dévotion. Les portes en bois, d'un vert profond, se dessinent au milieu de larges façades de briques, derrière lesquelles personne ne saurait imaginer qui y vit ni comment.
Lorsqu'il l'acquiert pour 500 000 Livres en 1979, la maison se trouve pour ainsi dire à l'état de ruine. C'est une demeure de la fin de l'époque victorienne. Elle a été divisée en différents appartements pour etre habitable par plusieurs familles à la fois. Cette demeure a initialement appartenu à une famille de riches aristocrates britanniques, dont la mère était une artiste peintre, ce qui explique la présence, au niveau supérieur de la maison, d'une large baie vitrée derrière laquelle se trouvait son atelier de peinture et de sculpture. De cet atelier, comme des volumes initiaux de la maison, il ne reste presque plus rien. Tout le travail de Mercury, au fil des années, consistera à redonner son lustre à cette batisse dans le respect de la tradition, matinée d'un certain orientalisme.
D'innombrables et inestimables oeuvres d'arts viendront la décorer peu à peu : des peintures de Goya, de Dali, d'Erte, de Miro, de Matisse, de John Everett Millais, de Lord Leighton, de John William Waterhouse, de Dante Gabriel Rossetti, D'Edward Robert Hugues, de James Tissot et d'Ingres, auquel Mercury voue une véritable adoration, particulièrement pour ses portraits. Le mobilier est le fruit de longues recherches aupres d'antiquaires du monde entier, que Mercury fréquente durant ses heures libres, entre deux concerts, ou provient de ventes aux enchères ; il est de style Biedermeier, Empire ou Louis XIV. Le marbre des salles de bains et les tissus sont d'origine italienne, tout comme le linge de maison, qui vient de la maison Frette. Ce que le chanteur réussit à se constituer, c'est une pure oeuvre de la passion, ou joie et mélancolie se melent harmonieusement, pour créer un cadre de vie digne de l'excellence à laquelle il aspire.
Le résultat est tel qu'il devient une référence. Impressionné par les photographies de l'intérieur de Mercury prises par l'architecte, l'acteur Dustin Hoffman demande à son propriétaire s'il peut se rendre chez lui afin de s'inspirer de son travail, en vue des traveaux qu'il souhaite entreprendre pour sa nouvelle résidence aux Etats-Unis. Le soins quasi maladif que Mercury porta à cette demeure a fait dire à son assistant (Peter Freestone), qu'elle était en fait sa plus grande histoire d'amour.