FREDDIE MERCURY TRIBUTE CONCERT DVD (PAL)
Je m'en souviens encore : c'était en 1991, je lisais en écoutant la télé, et soudain, un flash spécial (c'était sur M6, du temps où cette chaîne faisait encore de la télévision sans sortir les poubelles) : Freddie Mercury venait de mourir. Mercury était un sacré artiste, et sa voix avait réussi à toucher un public beaucoup, beaucoup plus large que celui du metal et du progressif, les deux mammelles de la musique de Queen.
Quelques mois plus tard fut organisé un des plus grands concerts des années 90, à Wembley, en hommage à Freddie et indirectement à toutes les victimes du sida dans le monde. Un concert où j'aurais dû être, j'avais même ma place. Et bon Dieu, que je regrette de ne pas y être allé ! (merci Micromania!) .Car le spectacle fut à la hauteur : une première partie avec Metallica (à l'époque où ils étaient chevelus), Def Leppard et Guns'n'Roses. Et surtout, surtout, l'un des groupes fétiche de l'époque: Extreme. Qui s'y est fendu d'un medley de 14 minutes absolument exceptionnel. Triomphe public au-delà de toutes leurs espérances. Puis, la nuit venue, une seconde partie avec Queen et des tas d'invités.
Ce DVD, mille fois hélas, ne présente que la seconde partie. Ce qui est d'autant plus frustrant que la VHS originale, dans un boitier sublime, présentait les deux. Il n'empêche que l'on peut quand même redécouvrir la majeure partie de cet évènement, et ses moments d'émotion pure : George Michael et une chorale gospel sur un Somebody To Love dix fois supérieur à l'original, Brian May seul au piano pour une version lacrymale de Too much love will kill you, Zucchero impeccable sur Palabras de Amor (avec solo Steve-Hackettien en diable de Brian), et Seal qui a achevé tout le monde avec une version à tomber de Who wants to live forever.
Mais, il y a toujours un mais, il y a des petits malins qui, parce qu'ils sont riches et célèbres, ont cru bon de s'inviter. C'est le cas de David Bowie, qui pendant un quart-d'heure oublie qu'on est ici pour Queen (avec un avantage cependant : ce fût la dernière apparition de Mick Ronson avant que le cancer ne l'emporte, et le voir jouer All the young dudes est assez poignant). En plus, le bô David avec ses mirettes en technicolor a invité Annie Lennox, sexy comme un HandyBag 30 litres, et qui se permet de sortir un couac dès sa PREMIÈRE note ! C'est également le cas de Paul Young, totalement aphone ce soir-là, et qui se bat (...c'est lui qui perd d'ailleurs) contre les notes de Radio Gaga (à sa place, je me serais carrément désisté, car c'est un pur massacre). Et puis Elton John. Qu'on soit bien d'accord, j'aime bien ce garçon, il a du talent, il a fait de sublimes albums dans les années 70. Mais sur du Queen, putain !?! Déjà, les musiciens sont obligés de s'accorder cinq tons plus bas car le monsieur ne suit pas du tout. Ensuite, sa voix ne passe absolument pas sur les deux (oui, deux en plus !) chansons qu'il tente vainement de s'approprier.
Et vient le cauchemar ultime. Un duo Elton John / Axl Rose sur Bohemian rhapsody. Là ca dépasse tout. Le sale accent british ampoulé de l'un plus les couinements de goret égorgé de l'autre achèvent cette chanson, qui était pourtant belle au départ. Si on rajoute à celà Lisa Minnelli qui chante We are the champions comme un fan d'Auxerre chante "Ah la salope" après dix picon-bière, vous comprenez l'étendue du désastre.