Note D'intention : Biopic De Freddie Mercury
Voici une Dissertation réaliser par une jeune homme de 17 ans sur sa vision d'un film sur Freddie Mercury. Étonnant! " Le film que je souhaiterais réaliser est en hommage à un grand personnage de la culture rock et, plus généralement, de la musique : Freddie Mercury, chanteur de Queen. Je voudrais que ce film montre l’autre visage de cette célébrité, les coulisses de ses concerts toujours plus grands et spectaculaires, un Freddie Mercury sans maquillage scénique. Le personnage idolâtré est bien assimilé par la foule mais la personne est presque inconnue au public. Je voudrais montrer l’autre Freddie Mercury autant aux fans de Queen qu’au public plus ou moins intéressé par son histoire très particulière. En effet, ce film traitera de plusieurs événements de sa vie : Il commencera dans la fin de son adolescence lorsqu’il rejoint le groupe « Smile » (qui deviendra plus tard, après certaines mutations, le groupe Queen) et décrira comment Freddie a commencé sa carrière dans une certaine débauche active et musicale. On suivra son parcours, ses pensées face à sa situation, ses inspirations, ses rencontres inoubliables et dans quel contexte il se plaçait. Cependant, l’accent sera surtout mis sur la maladie mortelle qu’il portait : le SIDA, découvert il y avait peu de temps qu’il a attrapé lors de ses nombreux ébats et sa relation avec Jim Hutton tout en traitant son homosexualité et son problème d’identité (son réel nom, qu’il refuse, étant Farrokh Bulsara). Le film retracera tout le reste de sa vie jusqu’à sa mort tragique alors qu’il était dans un état lamentable à cause de la maladie. Ce film s’intitulera The Show must go on, chanson des Queen aux paroles très significatives pour Mercury où il indique que “bien que son cœur est en train de se briser, que son maquillage est peut-être en train de s’écailler, le spectacle doit continuer”, traitant donc de sa maladie qui l’éteindra peu après la sortie de la chanson. Je voudrais que ce film soit à la fois biographique et fictif : Freddie Mercury donnait très peu d’interview, se faisait discret en dehors de ses spectacles nous donnant une idée assez vague de sa vie privée. C’est pourquoi le film assumerait complètement si les faits étaient faux soit par manque d’inspiration soit par volonté pour donner un sens plus profond et plus intéressant au potentiel du film. L’autre facteur du côté fictif de ce film serait aussi du au point de vue de l’histoire de Mercury : j’aimerais que l’on relate les faits à travers les yeux de son petit ami Jim Hutton qui fut très proche de lui tout au long de sa carrière bien que Mercury se prétendait en couple avec sa secrétaire pour éteindre les rumeurs d’homosexualité. Le point de vue aurait une certaine similarité avec le film Vincere de Marco Bellochio où l’on retrace l’histoire de Mussolini à travers la jeune femme qui prétendait être sa femme. Ce point de vue renforce l’intimité et la sincérité de la célébrité choisie tout en montrant au public un de leur côté qu’il ne verra jamais de celle-ci par rapport aux sentiments éprouvés, aux ressentiments, au passé vécu. Revenant au côté fictif du projet, Hutton n’étant pas cependant constamment aux côtés de Mercury et vu l’admiration qu’il éprouvait pour lui, on peut imaginer qu’il illusionne ou embellit certains moments passés avec lui, comme pour compléter le rêve qu’il vivait à ses côtés en le remplissant de quelques artifices. Le Freddie Mercury présenté dans ce film sera donc celui derrière la scène, celui sans déguisement pour se cacher derrière le personnage qu’il s’est créé et le moins connu de tous. On aura face à nous une personne « vraie », sans arrogance excessive que peut créer la célébrité, qui écrit des textes profonds avant de dire aux médias qu’ils n’ont pas de réels sens pour mieux conserver leur âme. Il sera humain, protégeant sa vie privée pour rester un minimum terre-à-terre avec soi-même et protégeant ses proches de la presse dont il est excédé. Il sera un Freddie particulièrement sentimental et doux avec l’homme qui a partagé sa vie à travers un respect mutuel et une égalité des deux personnes sans jamais aucune vanité ou sentiment de supériorité envers ceux qui l’entourent, même profondément reconnaissant envers Jim pour son soutien et l’amour qu’il lui porte. On aurait presque devant nous les soupirs reposés mais heureux de Mercury après un spectacle, bien que le dernier soit celui de sa mort prématurée. Jim, quant à lui, sera le petit ami plutôt discret mais toujours aux arrières de Mercury pour l’épauler, le protéger et l’aider. Un personnage aux silences répétitifs mais aux regards remplis de sincérité, de sentiments, de messages. Il laissera passer Mercury avant lui-même, très soucieux et particulièrement attentionné tout en gardant un minimum d’indépendance, étant un caractère plutôt solitaire et posé, comparé à un Mercury rempli d’énergie (jusqu’à la fin de sa maladie où Jim semblera plus intensif, ce qui l’inquiètera). Je voudrais que le couple Mercury-Hutton, malgré l’homosexualité qui est encore un peu repoussée au cinéma, apparaisse et agisse comme un couple parfaitement normal aux yeux du public, qu’il ressente la même émotion qu’il ressentirait devant un couple tel que l’on en a tant vu, et même une émotion presque plus forte : le public doit tolérer et prendre ce cas comme quelque chose d’habituel. Pour ce qui est des acteurs incarnant ces deux personnages principaux (les autres étant secondaires et possédant moins d’influence, leur casting sera moins pointu), Freddie serait incarné par un acteur pas forcément très ressemblant, mais il faudra que celui-ci soit admiratif du rôle qu’il doit jouer pour pouvoir totalement s’imprégner de Mercury, trouver son énergie, sa façon de penser, d’agir sans que la direction d’acteurs n’ait besoin de lui dicte. Il doit ressentir Freddie Mercury. Il doit devenir Freddie Mercury. Nous lui laisserons une marge de libre jeu pour le laisser s’exprimer et jouer comme il le ressent une fois adapté à son rôle. Jim Hutton, quant à lui, devra être joué par un acteur calme mais particulièrement expressif et possédant un regard intensif, reflétant une âme sensible. Il devra être capable d’être statique, muet et cependant transmettre un message. J’aurais pensé au jeune acteur Casey Affleck (son interprétation remarquable et similaire dans L’assassinat de Jesse James (par le lâche Robert Ford) d’Andrew Dominik. Les dialogues du film ressembleront beaucoup au personnage de Jim : ils ne parleront pas souvent pour rien dire, sans pour autant rentrer dans un silence omniprésent et des dialogues trop travaillés. Ca doit être profond tout en restant clair et, surtout, direct. Il ne faudra aucun sous-entendu excepté face à la presse qui en sera rempli. Les costumes, les accessoires et les décors seront, eux, particulièrement mis en avant et recherchés pour y inclure le symbolisme, une ambiance ressemblant au ton de la séquence (par exemple à la fin, on verra la chambre de Mercury se remplir petit à petit de matériel hospitalier qui ne s’accordera pas du tout aux couleurs de sa chambre) et y reproduire l’idée de « spectacle ». Ils sont le déguisement, l’aspect esthétique et artificiel : je voudrais que, comparé à ce qui est présenté dans le film, ils se raccordent plus avec l’esprit de Queen, surtout pour les costumes de Freddie Mercury. Je verrais des costumes de scène farfelus et colorés, avec des franges, des vêtements moulants, des dessins étranges, des paillettes, des matériaux peu utilisés en temps normal. Les décors doivent faire penser à des tableaux en mouvement. Tout ce qui touche à Freddie (sa maison, ses coulisses, sa rue) sera personnalisé, sera rempli de babioles, d’œuvres d’art et donnant un pêle-mêle artistique personnel et presque magique, contrastant avec les autres milieux que fréquente Jim, tel que son travail ou la maison de ses parents qui seront plutôt vides, ternes, droits. De plus, il pourrait arriver que cela tourne même à du surréalisme : le point de vue d’un admirateur sur un artiste est toujours transformé. Jim invitera le spectateur aux artifices oniriques que lui procure cette légende lorsqu’il se livre à lui, par exemple une scène où Freddie lui chanterait une chanson dans la rue, la foule disparaitrait, des lumières halogènes apparaitraient etc. Je voudrais cependant qu’il n’apparaisse aucune scène de concert durant tout le film. Je voudrais vraiment montrer que ce n’est pas le personnage qui est montrée, mais l’intérieur du chanteur et les coulisses de sa carrière. Aucune fois nous ne verrons un de leur concert, mais nous montrerons davantage des signes qui les décriront. Seul le début, avant le générique, nous verrons dans un contre-jour parfait, aveuglant et figuratif (à l’aide d’un flou) Freddie Mercury qui est face à une petite foule qui se questionne sur ce nouveau groupe, il dévissera le micro pour qu’il devienne mobile pour la première fois, jusqu’à ce qu’il commence à chanter où un générique blanc sur noir commencera avec la musique A kind of Magic, comme si le groupe annonçait l’influence « magique » qu’ils auront sur les groupes suivants. Le film sera en couleur, permettant de jouer avec les couleurs sur les costumes et les décors pour donner une ambiance plus contrastée, plus dynamique au film et un brin de vitalité et de gaieté. Le film serait, si possible, en 16/9 standard et en numérique pour une qualité d’image impeccable, mettant ainsi en valeur le travail effectué sur les décors, les costumes, les accessoires et le jeu des acteurs qui seront travaillé avec finesse. Le film sera cadré en fonction du ton de la séquence (plus ou moins joyeuse, étrange ou réaliste…). Cependant, les plans seront plutôt rapprochés des personnages, particulièrement sur Jim Hutton, pour mieux y discerner leurs émotions, sans pour autant ôter des scènes de plan générale pour laisser le spectateur s’attarder sur l’ambiance et l’environnement où évoluent le chanteur et son compagnon, et travailler l’esthétique entre rock/opéra qu’affectionnait Freddie Mercury où je mettrais l’accent. Plusieurs plans, surtout vers la fin des scènes seront assez éloignés des personnages pour les montrer dans leur milieu d’un point objectif pour montrer : « Finalement, la subjectivité n’est pas si différente de l’objectivité dans cette histoire ». Les mouvements de caméra, quant à eux, évolueront durant le film. Au début, on assistera à beaucoup de mouvements de caméra, des plans sortant de l’ordinaire, un rythme assez rapide du film. Mais dès la deuxième moitié du film, on sentira la faiblesse de Mercury qui le touche : cela amènera des plans de plus en plus fixes, des plans de plus en plus droits et conventionnels, le rythme sera ralenti par des silences et donc plus lent comparé aux débuts énergiques du jeune chanteur qui est complètement affaibli et voit doucement sa vie s’en aller. Le son et la musique seront, contrairement à ce que l’on pourrait penser au départ, mis en deuxième plan après l’esthétique. Mais le film sera rythmé entre des musiques plus ou moins connue de Queen, choisies pour leur tempo, leur signification et leur histoire adaptées à leur séquence. J’aimerais aussi, par rapport au goût de Mercury, y intégrer de l’opéra dans ses moments d’inspiration, d’écriture ou de pensées, genre musical qu’il a toujours rêvé de chanter et qu’il fera d’ailleurs plus tard avec une de ses idoles, la catalane Montserrat Caballé, rencontre dont il se souviendra toujours. La lumière sera contrastée et approfondie, ainsi on retrouverait l’idée de la lumière de spectacle, des spots colorés ou blancs en mouvement, des jeux d’ombres sur la scène, rappelant son statut d’artiste musical mondialement célèbre. Ce projet me tient particulièrement à cœur pour l’estime que je porte à un personnage fort, d’un talent immense et a marqué l’Histoire de la musique à jamais. Il a su donner le maximum dans ses performances au détriment de sa santé pour le plus grand plaisir du public tout en restant purement humain. Son cas m’a surtout troublé et ému pour son approche avec la mort : il était conscient de sa mort très prochaine, mais il a continué à vivre pleinement sans jamais se plaindre de son cas. Cette situation digne d’une tragédie littéraire demande énormément d’efforts moral et physique, autant pour lui que pour ses proches, et Freddie a eu cette force incroyable et a continué de sourire à la vie jusqu’à son dernier souffle. Je veux contredire l’image que renvoie Phil Collins en annonçant aux médias « J'ai la plus grande admiration pour lui. Mais quand on choisit d'avoir de nombreux partenaires sexuels, comme il l'a fait, on court toujours le risque d'être touché par le sida. » Son énergie et son talent artistique est devenu Légende, et je pense qu’il mérite assurément un hommage tel que celui-ci." Leesunhee. |