QUEEN - I WANT TO BREAK FREE (1984)
I Want to Break Free (John Deacon) est le deuxième single extrait de l'album The Works de Queen, sorti en avril 1984.
Deux versions de I Want to Break Free existent (sans compter la version extended, qui est en fait une version rallongée du single).
La chanson qu'on peut trouver sur l'album The Works est plus courte d'une minute que la version single : elle ne comporte pas la longue introduction au synthétiseur, ni les solos de guitare et de synthétiseur au milieu de la chanson. Ceci est assez rare puisqu'en général les versions single des chansons sont plus courtes que les versions album.
Les 45 tours promotionnels qui furent envoyés aux stations de radios par Capitol Records comportent les deux versions de la chanson.
Le clip de I Want to Break Free , réalisé par David Mallet, est une parodie d'un soap opera britannique, Coronation Street, qui existe depuis 1960. Tous les membres de Queen y sont habillés en femmes : on y voit Brian May, durant l'introduction, réveillé par un réveil à vapeur et qui croise successivement Freddie Mercury déguisé en femme de ménage (moustachue de surcroît) passant l'aspirateur, Roger Taylor en jeune étudiante préparant à manger, et John Deacon en vieille femme lisant son journal.
La porte du placard située sous l'escalier qu'ouvre ensuite Freddie Mercury nous conduit directement à la deuxième partie du clip, dans laquelle on voit le groupe (habillé normalement) entouré de fans et portant des casques de mineurs. Filmé dans un entrepôt à côté des Limehouse Studios, il y faisait apparemment très froid (on était alors en mars 1984).
La dernière partie du clip est une recréation d'un ballet de Vaslav Nijinsky, l'après-midi d'un faune, lui-même inspiré d'une œuvre de Claude Debussy, et interprété par le Royal Ballet. Freddie Mercury s'était beaucoup entraîné avec les membres du ballet et la scène, chorégraphiée par Wayne Eagling (actuel directeur artistique de l'English National Ballet), nécessita une journée de tournage. Cette séquence fut également très appréciée de certaines admiratrices, ravies de voir Freddie sans moustache- alors qu'elle apparaît dans le reste du clip…
Celui-ci fut interdit d'antenne aux États-Unis par la chaîne MTV et fut, d'après Brian May, assez néfaste pour les ventes de disques de Queen dans ce pays, du moins jusqu'au décès de Mercury
À la sortie du single, le clip promotionnel était alors le plus cher produit par Queen (encore plus que celui de Radio Ga Ga). I Want to Break Free devint une chanson très populaire, mais le film suscita plusieurs controverses, la plus importante concernant la séquence du ballet: Bien qu'il fût basé sur une chorégraphie de Nijinsky, Sir Kenneth MacMillan (directeur du Royal Ballet de 1970 à 1977) pensa que Wayne Eagling, chorégraphe de la séquence, avait emprunté quelques idées et notamment l'apparence des costumes à son propre ballet, The Rite of Spring. En conséquence de quoi, Queen Productions fit une donation d'un montant inconnu à une œuvre de charité choisie par MacMillan, The Institute of Choreology.
Un autre problème, plus connu celui-ci, vint de la séquence du travestissement: alors qu'il s'agissait de parodier le fameux soap-opéra Coronation Street, la presse britannique accusa Queen de «corrompre la jeunesse». Quant aux États-Unis, le clip y fut interdit d'antenne, contribuant au déclin de la popularité du groupe en Amérique- déjà mise à mal depuis le relatif échec de l'album précédent, Hot Space.
L'année suivante, lors du festival Rock in Rio se tenant à Rio de Janeiro, le groupe se produisait pour une foule de 250 000 personnes: Freddie Mercury interpréta la chanson dans la tenue qui avait fait scandale (avec une fausse poitrine encore plus imposante) jusqu'à ce que la foule devînt hostile et lui lançât des bouteilles et autres objets- Freddie Mercury se sépara vite de son déguisement et le pubic se calma. Après le concert, Queen apprit que la chanson était devenue en Amérique du Sud un véritable hymne à la libération et les spectateurs brésiliens, n'ayant jamais vu le clip à cause de la censure gouvernementale, avaient pris ce déguisement pour une provocation.