THE BOHEMIAN RHAPSODY PROJECT - L'OVNI.
The bohemian rhapsody project du cinéaste de Singapour : Ho Tzu Nyen, est un pur ovni cinématographique. D'accord, la chanson de Queen était déjà un film en elle-même, comme peuvent l'être Station to station de David Bowie ou Band on the run des Wings. Mais le défi relevé par Ho Tzu Nyen est très audacieux: faire d'une des chansons les plus intimes possibles ("Maman, je ne voulais pas te faire pleurer... Parfois, je me dis que j'aurais préféré ne pas être né...") un commentaire politique sur la peine de mort. Car The Bohemian rhapsody project (disponible à la vente chez l'éditeur Chalet Pointu) montre des prisonniers, enchaînés, et face à leurs juges. Ils disent les paroles de la chanson, et la Maman de Freddie Mercury (chanteur de Queen) devient la mère "en général", celle qui voit son fils partir en prison... Et vers la peine capitale. Même si ce dernier élément n'est pas explicite, l'apparition d'un guitariste électrique (sosie de Brian May) venant faire son solo, ressemble beaucoup à une métaphore : guitare électrique, chaise électrique. C'est ainsi que je l'ai vu, en tous cas...
A la fin de la chanson (pendant laquelle la mélodie a été jouée notamment par un téléphone portable) les portes du tribunal (poussées par de jolies soubrettes) s'ouvrent et nous sortons enfin à l'air libre, dans un extérieur immaculé. Les portes de l'au-delà... Les condamnés à mort quittent le monde des vivants en passant près de très jolies femmes. Pourquoi ont t-ils été condamnés ? Nous le le saurons pas. Notons que toutes les figures historiques convoquées par Freddie Mercury sont reprises dans la chanson : Galilée, Scaramouche, Figaro. Une a été ajoutée : le pape. Histoire sans doute de rendre cette fable plus occidentale . Découle de cette farce, pour qui connaît par cœur ces paroles, une sensation étrange tout autant que jouissive.