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Queenworld.fr

BOHEMIAN RHAPSODY - L'HISTOIRE

, 00:08am


S’il ne fallait retenir que quelques titres du groupe Queen, Bohemian Rhapsody serait dans le trio de tête, sans hésitation. Créée en 1975 par le leader du groupe, Freddie Mercury, ce titre a été élue « meilleure chanson du XXe siècle » lors d’un sondage britannique basé sur le vote d’environ 600 000 personnes.


Les premiers albums du groupe ont été bien accueillis par la critique et le public mais c’est avec l’album A Night at the Opera que Queen obtient une notoriété internationale. Comme le souhaitait Freddie Mercury, cet album a un style réellement novateur qui marquera une étape décisive dans la carrière du groupe. Véritable emblème de l’époque, ce disque est, en 1975, le plus cher jamais produit.

Petite parenthèse pour ceux qui veulent des infos tellement inutiles qu’elles en deviennent indispensables, pour l’enregistrement de Bohemian Rhapsody, Freddie Mercury a joué sur le même piano à queue que celui qui avait été utilisé pour l’enregistrement de Hey Jude par les Beatles.


À elle seule, la chanson Bohemian Rhapsody nécessita six semaines d’enregistrement. La principale difficultait résultait dans le fait qu’à l’époque, les studios ne disposaient que de vingt-quatre pistes analogiques. Dès lors - explication très brève - les musiciens devaient enregistrer un grand nombre de bandes, puis les mixer sur une nouvelle afin de gagner de l’espace. Au total, on dénombre plus de 180 pistes enregistrées pour les voix et les instruments. Ensuite, seulement, arrivait l’étape du montage qui consistait à couper au rasoir les bonnes parties et à les assembler dans l’ordre, manuellement, avec du scotch. En terme d’enregistrement, Bohemian Rhapsody demeure l’un des morceaux les plus élaborés de l’histoire du disque.

Il est grand temps d’écouter cette merveille.


 


Freddie Mercury composa le morceau sur un piano droit qu’il avait installé dans son appartement londonien. Mais dès le début, il avait la chanson définitive en tête. Cette chanson est un mélange entre le rock et l’opéra mais sa structure est assez inhabituelle pour ce style pop. En effet, il n’y a pas de refrain, l’ensemble est découpé en six parties et certains passages sont a cappella.

Concernant la signification réelle des paroles, les explications les plus diverses vont bon train depuis 1975. Ainsi, certains évoquent le mythe de Faust et son célèbre pacte avec le diable, d’autres L’Étranger d’Albert Camus. Toujours est-il que Freddie Mercury n’aimait pas trop se livrer à l’analyse de ses créations. À propos de Bohemian Rhapsody il dit juste « C’est une de ces chansons qui véhiculent un sentiment de fantastique. Je crois que les gens devraient simplement l’écouter, y penser, puis se faire leur propre idée sur ce que ça leur raconte ».

Longtemps appelé par les autres membres « Fred’s thing », le choix définitif du titre s’est fait tardivement. Il évoque ainsi une chanson au format hors norme - la rhapsodie, qui est une sorte de fantaisie à la forme libre - et parle de quelqu’un qui ne se plie pas aux règles de la société - résumé par l’appellation le Bohémien.

Nous pouvons tout de même nous intéresser brièvement au découpage du titre afin de saisir l’évolution du morceau. Les indices de temps font référence à la version de 1975, comme le clip posté ci-dessus.

- Introduction (jusqu’à 0′48″) durant laquelle le narrateur s’interroge sur le réel et l’imaginaire.

- Ballade (jusqu’à 2′36″), cette fois le narrateur se prépare à faire face à la vérité.

- Solo de guitare (jusqu’à 3′02″) véritable pont entre la ballade et l’opéra, ce solo apporte une intensité au morceau.

- L’opéra (jusqu’à 4′07″) apporte une multitude de références lyriques (Scaramouche, Figaro…) pendant que certains se disputent l’âme du narrateur. En concert, cette partie était impossible à reproduire à quatre du fait du nombre trop important de pistes enregistrées pour obtenir cet effet. Le producteur affirmera d’ailleurs que cette minute à elle seule nécessita près de trois semaines d’enregistrement, c’est-à-dire le temps moyen pour l’enregistrement d’un album entier en 1975.

- Hard Rock (jusqu’à 4′55) avec un riff de guitare pendant lequel le narrateur se bat verbalement avec quelqu’un, l’accusant entre autre de trahison.

- Outro (jusqu’à la fin 5′55″) avec retour de la forme et du tempo du début. Le narrateur conclue avec « Nothing really matters… » (Rien n’est vraiment important).

 

 

Autre aspect important du succès de ce titre, son clip. Bon à l’époque on appelait ça une “vidéo promotionnelle”  car elle était utilisée pour les émissions type Top of the Pops afin d’éviter au groupe de se déplacer à chaque fois. Mais cette vidéo va au-delà du simple outil de communication tant elle est originale. Ce clip est assez avant-gardiste de par les techniques employées. Véritable mode d’expression artistique, il a contribué à fixer les bases du langage visuel moderne. La couverture de l’album Queen II de 1974 a servi de base au clip. Et malgré un budget et un temps limité - 4 heures de tournage et 4 500£ - tous les effets visuels ont eu lieu pendant la prise de vue. Par exemple l’effet de zoom arrière sur le visage de Freddie Mercury (voir à 3′20″) est obtenu en se plaçant entre la caméra et un moniteur qui reproduit l’image filmé. Par la suite, il n’y a plus qu’à décaler légèrement le moniteur, qui se retrouve dans le champ de la caméra, pour obtenir cet effet de multiplication à l’infini.

Grâce à ce titre, Freddie Mercury reçoit en 1976 le prix Ivor Novello. L’année suivante Queen reçoit un Brit Award pour le « meilleur single des 25 dernières années ».

En Grande-Bretagne, ce titre sera numéro 1 pendant neuf semaines consécutives à sa sortie, puis cinq semaines en 1991, suite au décès de Freddie Mercury. Au final, ce titre finira troisième single britannique le plus vendu de tous les temps.

En 2005, le groupe Queen entre dans le Livre Guinness des records pour avoir passé 1 422 semaines (=27,3 ans) dans le classement des hits du pays. Ils sont devant les Beatles (1 293 semaines) et Elvis Presley (1 280 semaines).

Comme tous les succès, nombreuses sont les reprises et les hommages de Bohemian Rhapsody. Ainsi en 1992, lors du concert Freddie Mercury Tribute, Elton John et Axl Rose (du groupe Guns ‘n Roses) se joignent aux autres membres du groupe pour chanter les plus grands succès du compositeur-interprète disparu.

La reprise la plus populaire reste la version RnB, en 1999, du groupe The Braids (album Here we come). Le single est un succès international. Il a d’ailleurs, à tort, était souvent associé au groupe des Fugees. Quoi qu’il en soit, j’ai souvent du mal avec les reprises mais dans le cas présent il faut saluer l’effort, à la fois, d’appropriation du morceau sans pour autant le tuer.

Si vous voulez-vous amuser à regarder les autres versions, il y a celle a cappella des UC Men’s Octet, celle, très bizarroïde soit disant chantée par Alvin & The Chipmunks qui reprend en fait la version de The Braids. Il existe aussi une version en Légo du clip de Bohémian Rhapsody avec illustration des paroles.


Pour finir, parlons de l’hommage rendu à cette chanson dans le film Wayne’s World (1992). C’est d’ailleurs à cette occasion que le jeune public pu découvrir ce titre et ainsi, lui redonner un second souffle. Allez, on lance l’extrait et on bouge la tête au rythme de la musique ! Exellent!!!!!!!