ROGER TAYLOR - ELECTRIC FIRE (1998)
Electric Fire est donc plus vigoureux et plus accrocheur, avec quelques titres en acier trempé comme « A Nation Of Haircuts » et son riff dévastateur ou encore « No More Fun », morceau de rock ultra-classique assez jouissif. Les chansons pop sont également nerveuses, c’est le cas de « Is It Me ? » qui est assez mélancolique et de « London Town – C’mon Down », juxtaposition de deux compositions dont la seconde sert de break atmosphérique. C’est en tout cas dans ce registre que Roger Taylor excelle et ce n’est pas « Pressure On » qui nous fera penser l’inverse. Ce titre - qui ouvre à merveille les hostilités - est tout à fait magnifique, les arpèges de guitare sèche répondant à la perfection à des accords électriques parfaitement distillés. On est également surpris de la présence de la voix suave de Treana Morris qui se marie subtilement à celle de Roger Taylor.
Tout à fait similaire, « Where Are You Now » est nostalgique et élégant tandis que « Believe In Yourself » est une ballade presque langoureuse où le travail vocal est bien abouti. On appréciera également « The Whisperers », titre agréable mais moins marquant tout comme « Surrender ». Le niveau global reste malgré cela très élevé et on atteint même de hautes sphères avec la reprise du classique de John Lennon : « Working Class Hero ». Cette fausse ballade en mid-tempo est remarquablement interprétée par un Roger Taylor qui met à contribution sa belle voix éraillée. C’est sans conteste la meilleure surprise de ce disque.
En bref, Electric Fire s’affirme comme étant la plus belle réussite de Roger Taylor en solo. Il prouve une nouvelle fois ses qualités de musicien (il joue de tout !), de chanteur et de compositeur. L’aspect très libre de ce disque est également appréciable, même si Roger Taylor peut largement se permettre de se laisser guider par ses envies et ses inspirations. Il ne joue pas sa carrière, il ne fait que l’étoffer. Avec classe…

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