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Queenworld.fr

QUEEN - HOT SPACE (1982)

21 Janvier 2010, 09:34am

Publié par ANTHEVA

Rock-my-world.frHot Space est un album assez inhabituel pour Queen, car il délaisse le terrain conquis du rock pour aborder les pentes légèrement plus savonneuses du disco-funk et de la soul. Conséquence de quoi, il s’agit de l’album le plus mal aimé de la discographie du groupe, puisque le gros de ses fans préfère assurément le bon gros rock qui tape fort. Et pour être franc, lorsque j’ai découvert Queen, j’ai eu la même réaction de rejet : « quoi du disco ! Beuark ! Vade Retro ! » et à cette époque, j’aurais d’emblée estampillé l’album de la note la moins bonne.
Mais le temps a passé depuis, et en reprenant le disque pour en faire une chronique, je m’aperçois qu’il ne me déplaît plus tant que ça. Ce n’est toujours pas mon style de prédilection, mais finalement son groove, ses effets électro, ses sonorités synthétiques, ont fini par se frayer un chemin de traverse dans le creux de mes oreilles.
Concrètement, on trouvera un peu de tout dans Hot Space: une série de titres funky, Staying Power, avec ses arrangements de cuivre, possédant un petit côté James Brown, Back Chat, muni d’un très bon solo de guitare d’ailleurs, bien que trop court, Action This Day. On peut évoquer aussi Dancer, aux accents très michaël-jacksonniens, qui est plutôt sympathique (avec encore un solo plutôt agréable mais trop court). Body Language verse dans le groove torride, avec une bonne rythmique, et des soupirs se voulant sexuellement explicites. Notons encore le seul titre rock plus traditionnel, Put Out On Fire, plutôt appréciable, surtout pour son texte au troisième degré, la ballade pop Life Is Real, avec piano, tout en arrangements discrets, qui renvoie explicitement à John Lennon, puisque ce titre lui est dédié. D’ailleurs, on peut sans doute l’écouter comme une réponse désenchantée à l’idéalisteImagine : la vie finit par rattraper celui qui rêve d’un monde meilleur. Effectivement, Lennon a été assassiné deux ans plus tôt. « Life is a bitch »
Evoquons encore Calling All Girls, qui emprunte sa rythmique et quelques gimmicks à la guitare au célèbre Gloria de Van Morrison, sans l’explosion salvatrice au moment du refrain. Forcément agréable donc. Le très nonchalant Cool Cat, tout à fait dans le ton funky de l’album, avec un Freddie Mercury qui prend ses aises en voix de tête.
Et pour clore le tout, le seul titre qui soit passé à la postérité : Under Pressure, dans une veine pop, chanté en duo avec David Bowie, plutôt rafraîchissant avec son côté décontracté et ses montées en puissance doucement emphatiques.
En fin de compte donc, Hot Space est plutôt agréable. Mais on peut quand même regretter, outre le fait que ce ne soit pas du Queen traditionnel, que la texture du son ne soit pas plus travaillée : on a souvent une impression assez désagréable de superficialité, alors qu’a priori, le groupe aurait pu mettre en avant le son de la basse, rendre les rythmiques plus bondissantes, comme sur Another One Bites The Dust par exemple. Mais ce n’est pas le cas, et c’est ça qui peut décontenancer, en plus du style choisi : le mixage est trop timide. On s’en rendra compte sur l’album live Queen On Fire, Back Chat, Action This Day et Staying Power avaient pourtant du potentiel. Donc si Hot Space ne mérite pas le pilori, il ne mérite pas non plus d’être porté aux nues.
Suite au bide que rencontrera l’album (sauvé commercialement par Under Pressure, cela dit), Queen retournera sur un terrain plus rock, même si on retrouvera, au gré des compositions, des vestiges de cette époque faite d’expérimentations au synthé (Radio Ga Ga par exemple). Freddie Mercury n’abandonnera d’ailleurs pas totalement le côté funky de la force, comme en témoignera son album solo, Mister Bad Guy, en 1985.
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